L’artiste

Touche à tout prolifique, à la fois peintre, sculpteur, graveur, performer, poète et photographe, Tony Soulié compte parmi les artistes les plus importants de sa génération. Il expose depuis 1977 à Paris et en province, en Europe et à travers le monde, principalement au Japon, États-Unis, Corée, Amérique du Sud. Un long parcours d’interrogations sans cesse renouvelées sur la représentation, la spiritualité de l’image et l’espace-temps.

Plus de 300 d’expositions personnelles lui ont été consacrées et son travail est régulièrement montré dans les principales manifestations internationales.
Présent dans une multitude de collections privées, d’entreprise ou publiques, plusieurs dizaines musées français et étrangers conservent ses œuvres.

Dans mon travail, il y a urgence

Je redessine avec mon propre regard. Quand je peins, je ne raconte pas l’histoire de la ville. Ces couleurs sont les miennes, ce que j’ai ressenti. C’est pour ça que certaines n’ont rien à voir avec la réalité.

… Tony Soulié imprime à son œuvre l’élan d’une écriture emblématique, portée par cette trace, cette marque picturale que souligne la prestesse du geste. L’empreinte s’est effacée d’elle-même. Ainsi se justifient peut-être les installations conçues par le peintre,
il y a quelques années, à l’entour des cratères volcaniques. Comme cela il a pu créer une manière de démarcation instransgressable, le graphisme réalisé à l’entour du volcan étant la limite qu’il s’impose pour éviter, dit-il, d’aller jusqu’au bout, car aller jusqu’au bout, c’est aller jusqu’à la mort. Cette quête, finalement tronquée avec prudence, le conduit à vivre plus intensément encore la création, sa création…

P.G. Persin

[…]Tony Soulié est devenu un artiste reconnu de la Nouvelle abstraction. Contrairement à leurs aînés de l’École de Paris, les peintres de sa génération ont formé leur regard et leur attitude au contact des artistes conceptuels, de ceux de la figuration narrative ou du land art.
Tony Soulié a souvent recours dans son œuvre aux pratiques de ces plasticiens : intervention directe dans le paysage, support photographique, inscription écrite. Tony Soulié parvient à confondre son travail de peintre et son goût des voyages dans des contrées ouvertes et extrêmes comme les déserts, les rivages, les volcans, les forêts denses. Artiste nomade, ses expéditions sont l’occasion d’installations éphémères dont la trace photographique devient, de retour à l’atelier, le support médiumnique de son travail. Artiste chaman, il parcourt le monde à la rencontre des éléments premiers, la terre, l’eau, le vent, le feu… Sur la route, qui d’un continent à l’autre, nous mène aux sources mythologiques se dressent parfois des figures d’hommes – pêcheurs de Zanzibar, petits boxeurs de la Havane – des figures fantomatiques que le souvenir rend terriblement sensibles.

Pascal Letellier ln Odyssée

ŒUVRES

Tony Soulié est un globe- trotter passionné des mondes qu’il entreprend d’explorer. Zones urbaines et steppes désertiques, l’être humain, l’animal, la nature sont autant de thèmes de cet artiste fasciné par le monde qui l’entoure. La photo ne montre qu’une partie de ce qui a été vu, Tony Soulié habille ses photos de ses sensations à travers une peinture ample qui vient ébranler la surface de l’image lisse en noir et blanc. La gestuelle, le corps de l’artiste dans l’action de peindre se lisent sur les surfaces colorées, les vernis, la cire et le carborundum. Il raconte sa propre expérience sensible face à la découverte de sa vulnérabilité devant les éléments ainsi que face à la force écrasante des civilisations de métal et de pierre.

Thierry Lacan

Sous les pavés, la plage, le voyage et la peinture

Pas de méprise ! Tony Soulié ne fait pas dialoguer photographie et peinture, mais interroge bien la peinture, la représentation, l’émergence de l’abstraction, la poétique de l’entre-deux.

Tout commence par une affaire d’horizon. Chez Tony Soulié, point de perspective, au sens classique, jamais. De fait Tony Soulié est un enfant du surplomb, comme nourri par les heures passées dans sa jeunesse à essayer d’attraper la nuit obsidienne sur les toits parisiens, s’abreuvant aux couleurs des grains de lumière, dialoguant avec les oiseaux. Cherchait-il déjà le point de vue de son père, as du plongeon artistique et du saut de l’ange ? Quoi qu’il en soit, Tony Soulié n’aura de cesse d’échapper à la pesanteur de la matière et des idées reçues, toujours cherchant, à son corps non défendant, la vitesse et la fulgurance d’un voyage autre, d’une action artistique inattendue. Cette absence paradoxale d’horizon donne alors à son travail une douce force hallucinatoire, une présence étrange et somptueuse.

Lui qui revendique la rue comme sa meilleure école a fait donc du macadam de la ville le révélateur suprême et quasi sacré de la rencontre avec l’autre.
Tony Soulié dit vouloir gommer l’image, l’effacer, griffer la photographie, la mettre à distance, la noyer sous les pigments, la matière. Il rencontre alors l’abstraction de la forme, la vérité de la ville, du paysage ou d’un attrape-rêve derrière le visage de chacune d’elles. De fait, il cherche le signe ultime, l’épure de tout mouvement, le geste ou la rencontre encore jamais faits. Revisiterait-on à travers ses œuvres la pensée d’Emmanuel Levinas ? L’autre se révèle quand s’efface son visage, quand s’oublie la couleur de ses yeux.

Tony Soulié aime les états et les points limites du monde, les tourbillons quand ils sont enfin maîtrisés, l’œil des cyclones, la physique exotique, les attracteurs étranges, à l’instar de ces objets mathématiques nés du chaos, quand il veut bien se calmer un peu et laisser une fenêtre entrouverte sur le monde en fusion.
Ses œuvres déclinent le cercle, l’envoûtement de la spirale, de la fluidité comme structures intimes du monde.
Il dit souvent que chaque vie est un « looping à ne pas louper », une forme à travailler comme le ferait un danseur dans l’espace qui sépare la musique du geste. Car alors, et alors seulement peut se jouer librement le sens.

Il exécute donc l’image comme un meurtre bienvenu de la photographie, joue son « polar » à coups de griffures, de noyades colorées, et plus récemment de découpes à vif dans la texture même de l’image comme autant de trous noirs de la matière et de la représentation, comme autant de trous de mémoire et de leur échappée belle, comme un hommage à Matisse aussi, l’un de ses rares « maîtres » revendiqués. Il laisse alors la peinture « agiter ses pétales de couleur » dit-il, ultime non-lieu derrière l’image. Noyées sous les pigments telluriques et les laques flamboyantes, ses œuvres se font un foudroyant raccourci de la vie, entre beauté magnétique et violence ambiguë, comme un secret dont la peinture entretiendrait le feu.

Anita Castiel

Biographie

Quelques repères biographiques

Tony Soulié vit et travaille à Paris où il est né en 1955.

Il grandit dans le théâtre des rues de la capitale où il vagabonde entre ciel et terre, tant sur l’asphalte que sur les toits. Il fait du théâtre, de la danse, de l’acrobatie, ne s’attarde pas à l’école des arts appliqués puis des beaux-arts, choisit le voyage, au bout du monde, au coin de sa rue ou entre les murs de son atelier parisien.
La première exposition de Tony Soulié se tient en1977 à la Galerie Durgnet en Suisse. En 1984 Tony Soulié participe à l’exposition « Peintures, l’autre nouvelle génération » au Grand  Palais,  une  exposition  mythique  qui  va  lancer  une  nouvelle génération d’artistes français. Cet événement sera suivi d’une série soutenue d’expositions.
 En 1985 Soulié participe pour la première fois à la FIAC.
Lauréat de la Villa Médicis en 1987, il préfère travailler hors les murs sur les volcans
Italiens. En effet tout le parcours de Tony Soulié est ponctué d’interventions sur l’espace où l’artiste dit chercher les « états limites du monde ». L’installation réalisée en 1983 à l’usine Citroën de Paris inaugure de nombreuses et récurrentes actions relevant du « land art » sur plusieurs volcans dont l’Etna,  le Vésuve,  Big Island ou Maui à Hawaii ou dans les déserts du Hoggar, de l’Ouest des États-Unis ou d’Atacama  au Chili. L’artiste n’hésite pas à investir aussi le Mont Olympe, le pont de Brooklyn et le vignoble de Pomerol.
De ce volet méconnu, voire secret et toujours éphémère de ce travail l’artiste ne conserve que des traces photographiques. Certaines ont été exposées, en 1997 au Musée d’Art Contemporain d’Honolulu.

En 1992 Tony Soulié représente la France à l’exposition universelle de Séville.
À partir des années 1995 il entreprend une série de voyages le long des côtes africaines, rejoint Zanzibar et le mythe rimbaldien, le Bénin, s’attarde au Nigéria, Sao Tomé et au Maroc.  Les thèmes   développés dans sa « période   africaine » trouvent  leur reflet « historique » dans ses sculptures de verre réalisées à Murano ou dans les Verreries de l’Est de la France. Il troque la toile pour la photo peinture, plus apte selon lui à mêler la vie à la peinture et suivre les méandres de son nomadisme pictural.

Ce nomadisme intrinsèque le mène aussi en Amazonie chez ses orpailleurs, à Hong Kong, au Japon, en Corée, avec deux parenthèses, Hong Kong, ville adulée et les États­ Unis où il se rend depuis le début des années 1980 pour s’abreuver au rythme de ses villes fétiches, New-York, Los Angeles, Miami, Chicago, ou pour se « recentrer spirituellement « auprès des peuples indiens du Nouveau-Mexique ou de l’Arizona. Depuis 2010, il réalise régulièrement des séries de travaux réinterprétant les signes Zunis.

En 1999 paraît sa première monographie. Tony Soulié est un amoureux du Livre au sens large. Monographie, mais aussi livres d’artiste ou de bibliophilie, dialogue avec les poètes qu’il affectionne, Alain Jouffroy, Michel Butor, le Clezio…, plus d’une centaine d’ouvrages au total. Parallèlement il multiplie de foisonnantes expériences de gravures, linogravures, lithographies, développe de nouveaux procédés de reproduction et s’adonne avec délectation à « la douce métaphysique de ces variations autour du même ».

En 2002, le Musée Couvent des Cordeliers de Châteauroux lui consacre sa première et importante rétrospective. D’autres suivront, notamment au musée de Sens en 2007, à l’atelier Grognard de Rueil Malmaison en 2009, au sein du Cloître St Louis en Avignon en 2012. Cette même année, la ville et la région de La Rochelle l’invite à investir plusieurs sites de la ville.

De manière plus large, ses travaux ont été présentés dans de nombreux musées à travers le monde : Musée d’art moderne de Nice, Musée de Sens, Imprimerie nationale (Paris), FRAC Île de France, Fondation Bob Wilson/ Long Island (USA), Fondation Spiegel, Beverly Hills (USA), Fondation Colas (France), Musée national des beaux-arts de Santiago au Chili, Musée des Tapisseries à Aix-en-Provence, Musée d’ art contemporain de Honolulu à  Hawaii,  Musée  d’ Avallon, Kulturhuset  Art-Center  à Stockholm,  Musée Clayarch Gimhae en Corée du Sud, Art Museum Utsonomiya (Japon), Musée de l’industrie (Bois du Cazier) à Charleroi, Musée d’art moderne de Rio de Janeiro, Musée des beaux-arts à Brasilia, Musée national de Colombie à Bogota, Musée d’art contemporain de Zagreb en Croatie, Musée Postale Royale à Bangkok……

En 2004 Tony Soulié reçoit la distinction de Chevalier de l’Ordre des Arts et des lettres par le Ministère de la Culture (France).


MUSÉES, COLLECTIONS

  • FONDATION PETER STUYVESANT BANGLADESH NATIONAL MUSEUM IMPRIMERIE NATIONALE, PARIS MUSÉE DE BELFORT
  • MUSÉE D’ART MODERNE DE LA VILLE DE PARIS
  • MUSÉE D’ART MODERNE DE NICE FRAC ÎLE-DE-FRANCE
  • FO NDATIO N AIRBUS MAERSK FRANCE
  • MUSÉE DE LA ROCHELLE MUSÉE D’ORBINY LA ROCHELLE MUSÉE DE SENS
  • FONDATION BOB WILSO N, LONG ISLAND, USA
  • MUSÉE DE L’INDUSTRIE, CHARLEROI CENTRE INTERMONDE DE LA ROCHELLE FONDATION D’ART CONTEM PORAIN DE BOURG-EN-BRESSE
  • MUSÉE NATIONAL DE BELGRADE MUSÉE DE L’INDUSTRIE DE CHARLEROI (BELGIQUE)
  • THE STATE FOUNDATION ON CULTURE AND THE ART OF HO NOLULU
  • FONDS NATIONAL D’ART CONTEMPORAIN
  • LA VILLETTE, CITÉ DES SCIENCES ET DE L’INDUSTRIE
  • FONDATION SPIEGEL, BEVERLY HILLS, USA
  • FONDATION COLAS FONDATION THOMSON-FRANCE FONDATION CHARLES JOURDAN FONDATION AXA-ARCHE DE LA DÉFENSE
  • WORMS-COMPAGNIE AQUITAINE BNP PARIBAS
  • CAISSE DES DÉPÔTS ET CONSIGNATIONS MÉTROLOGIE FRANCE NOVOTEL
  • LA HUNE BRENNER (PARIS) GUY SAVOY
  • VILLE DE PARIS
  • FONDATION LONGCHAMP BIBLIOTHÈQUE NATIONALE -RÉSERVE DE LIVRES RARES-
  • FONDATION RENOMMA CONSEIL GÉNÉRAL DE L’ESSONNE FO NDATIO N ROTHSCHILD PARIS ARTOTHÈQUE D’AMIENS ARTOTHÈQUE DU LIMOUSIN ARTOTHÈQUE DE MIRAMAS ARTOTHÈQUE DE BREST
  • ARTOTHÈQUE DE LONS-LE-SAUNIER
  • ARTOTHÈQUE DE LA ROCHELLE CENTRE INTERMONDE DE LA ROCHELLE MUSÉE DE MARIBOR, SLOVÉNIE FONDATION PERNOD
  • DURACEL ART INDUSTRY, MIAMI SHELL-JAPON, TOKYO
  • PALAIS DE BEAUX ARTS, BRUXELLES MUSÉE DE TOULON
  • INSTITUT FRANÇAIS DE THESSALONIQUE, GRÈCE
  • MUSÉE CLAYARCH GIMHAE, CORÉE DU SUD
  • MUSÉE DES ARTS, UTSO NOMIYA, JAPON MUSÉE D”ORBINY, LA ROCHELLE
  • MUSÉE DE TULLE
  • MUSÉE DU LIVRE D’ARTISTE, SAINT­ YRIEX
  • MUSÉE DE SARREGUEMINES MUSÉE DES BEAUX ARTS, NANTES BIBLIOTHÈQUE NATIONALE, LUXEMBOURG
  • MUSÉE D’AUVERS-SUR-OISE MUSÉE DE MONTBÉLIARD MUSÉE DE LA ROCHE -SUR-YON
  • BIBLIOTHÈQUE LITTÉRAIRE JACQUES DOUCET
  • ARTE TÉLÉVISION, STRASBOURG NICOLAS FEUILLATTE, ÉPERNAY PUBLICIS
  • FEDERAL FINANCE ARTE
  • JAPAN AIR UNES COMPANY FONDATION AIRBUS
  • FONDATION CARRÉ D’ART DE VILNIEZ, SUISSE
  • HÔTEL MARIOTT, SÉOUL, CORÉE DU SUD
  • MAISON DE LA CULTURE DE NANTES BIBLIOTHÈQUE MUNICIPALE DE NICE
  • MÉDIATHÈQUE D’ISSY-LES-MOULINEAUX MÉDIATHÈQUE MICHEL CRÉPEAU, LA ROCHELLE
  • CRÉDIT MUTUEL ANJOU ESPACE ICARE
  • CENTRE CULTUREL FRANÇAISDE LAGOS, NIGÉRIA
  • MUSÉE DE CHÂTEAUROUX MUSÉE D’AVALLON
  • MUSÉE DE PÉROUGES BIBLIOTHÈQUE DE FORNAY, PARIS